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Résultats de la grève du 16/09/2019

Le 16/09/2019, 51.25% des agents de la Loire devant être présents étaient en grève ! Ce chiffre n’avait pas été atteint depuis longtemps dans le département. Avec ce très bon chiffre, la Loire se place dans les 25 départements les plus mobilisés !

Nous nous étions donné rendez-vous devant la direction de mi-carême, et c’est près d’une cinquantaine d’agents qui ont répondu présents !

Les représentants des OS se sont ensuite rendus à la préfecture pour rencontrer le directeur de cabinet du Préfet. Voici la liminaire qui lui a été confiée :

Monsieur le Préfet,

Vous avez été associé en tant qu’interlocuteur privilégié de notre directeur départemental dans le projet de géographie revisitée – rebaptisé depuis Nouveau Réseau de Proximité - prôné par le Ministre Darmanin et préparé depuis décembre dernier.

Ce dernier nous a été dévoilé début juin, créant la stupéfaction au sein de nos collègues par sa violence inouïe. Services fusionnés, supprimés, déplacés. Des pans entiers de nos missions démantelés. Tout cela sous couvert d’un accueil accru aux usagers par la création de points de contact sur plusieurs communes du département, en lieu et place des services DGFIP de plein exercice. Si cette annonce a pu réjouir élus et usagers dans un premier temps, nous n’avons pas été dupes pour notre part. Car ces fameux points de contact ne seront guère que de simples devantures où des agents extérieurs à notre administration (et parfois non fonctionnaires) devront prodiguer des informations aux usagers sans même avoir les compétences, ni les formations adéquates pour les renseigner. Tout au plus feront-ils la même chose que les emplois services civiques qui œuvrent actuellement dans nos services : montrer à un usager comment se servir d’un ordinateur ou prendre un rendez-vous pour qu’un agent DGFIP pleinement compétent puisse leur répondre, à distance.

Force est de constater qu’à présent, une fois ce funeste projet décrypté correctement, des élus ligériens s’insurgent contre ce dernier. De nombreuses motions sont votées dans les conseils municipaux pour désapprouver la disparition des services territoriaux et réclamer le retrait du plan Darmanin. Cette tendance se retrouve partout sur le territoire, en témoignent d’ailleurs les courriers envoyés par les élus, députés et sénateurs au ministre pour lui demander d’abandonner son projet destructeur.

Le plan de communication dûment ressassé par Bercy (tant en interne que dans la presse) s’effiloche peu à peu avec la parution d’articles dans la presse locale, régionale et nationale, par les témoignages d’agents et d’élus qui contredisent les effets d’annonce du ministre.

Ce qui n’est pas divulgué dans la presse aujourd’hui est la dégradation préoccupante des conditions de vie au travail des agents de la DGFIP sur tout le territoire, et au sein même de notre département.
 des services obligés de fermer au public car il n’y a pas assez d’effectifs pour assurer l’accueil.
 des services contraints de réduire leurs plages d’accueil des professionnels aux différentes cellules qui les composent à une simple journée par semaine (recouvrement, gestion..).
 des services obligés de désengorger l’appel téléphonique en national sur les questions de prélèvement à la source.
 des services en général souffrant d’un manque chronique d’effectifs et qui ne peuvent plus aujourd’hui assurer correctement les missions qui leur sont dévolues.
 des collègues qui ont à cœur de faire leur travail correctement, qui se noient sous des charges de travail constamment augmentées, qui s’interrogent sur le sens de leur mission, et qui sont témoins d’un service public de plus en plus dégradé contre lequel ils ne peuvent plus rien faire.
 des collègues à qui on annonce cyniquement qu’il n’y aura pas de mobilité forcée alors que la distance pour atteindre leur lieu de travail va s’allonger. Les usagers étant encore plus éloignés des services publics, le bilan carbone de l’opération s’annonce désastreux. Tout ceci paraît totalement contradictoire avec la philosophie de la Loi Mobilité.

Dans le rapport CAP 2022, on pouvait lire que sur le plan des moyens, l’administration fiscale avait vu ses effectifs diminuer ces dernières années, mais que des marges de manœuvre subsistaient. Mais la réalité est tout autre : aujourd’hui, les services territoriaux de la DGFIP sont à l’os, et on leur annonce encore des suppressions d’emplois à court terme. La DGFIP n’a-t-elle pourtant pas été plébiscitée par les usagers pour son professionnalisme et son accueil de qualité ? Malgré tout, notre administration paye, comme toujours, le plus lourd tribut de suppressions d’effectifs dans la fonction publique d’État (plus de 60 % de suppressions d’emplois DGFIP sur les suppressions totales d’emplois de la fonction publique d’État).

Devant vous, nous, les organisations syndicales départementales de la DGFIP, nous faisons l’écho de nos collègues en souffrance et désorientés. Nous vous affirmons que nous sommes résolument contre les réformes annoncées par le ministre Darmanin, et nous exigeons le retrait de ce plan mortifère. Nous, agents de la DGFIP, sommes des milliers ce jour à manifester notre colère dans tous les départements contre ces réformes injustes qui nous visent.

Et nous ne céderons pas, car nous savons pertinemment que si notre avenir n’est pas encore tout à fait scellé, nous sommes tout simplement voués à disparaître si nous ne réagissons pas.

La presse était présente (France 3, le Progrès, Activ’radio, TV7) et a relayé notre action en local et en régional.

Le chiffre national de grévistes officiel est près de 36% (en comptant des directions nationales qui sont à moins de 5% de grévistes). A noter que certains chiffres laissent à désirer : certaines directions n’ont pas pris la peine de faire les comptes en fonction des agents devant être présents à leur postes (hors ceux qui étaient en congés/formations...) et si le chef de service ou son adjoint n’avait pas pu faire remonter les chiffres (étant grévistes par exemple), les collègues n’étaient pas comptés dans les pourcentages nationaux !

Article publié le 17 septembre 2019.


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