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Déclaration liminaire CTL 29/09/2020

SAINT ETIENNE LE 29 septembre 2020

DECLARATION LIMINAIRE AU CTL DU 29 SEPTEMBRE 2020

Les points à l’ordre du jour de ce CTL sont tous liés à la mise en place à marche forcée du NOUVEAU RESEAU DE PROXIMITE.

Les agents n’en veulent pas, les élus n’en veulent pas, mais une poignée de technocrates en ont décidé autrement donc l’administration est « en marche » vers le « nouveau monde ».

Au nom de l’efficacité, elle vend ses réformes en instrumentalisant le besoin de plus de proximité, de plus de stabilité pour les agents, usagers et élus locaux (?!), de meilleurs parcours professionnels (?!).

Pour être sûre d’y parvenir, une direction de projet « Nouveau réseau de proximité » a été spécialement créée pour accompagner cette démarche transversale. Elle existera le temps nécessaire à la transformation du réseau « qui impacte la plupart des métiers et des ressources, l’offre de services et l’organisation de la DGFIP... », autant dire tout.

Les comités de pilotages hebdomadaires de cette direction, sont présidés alternativement par le Ministre et le Directeur général, c’est donc ceinture et bretelles !
Et fort des adages : un escalier se balaie toujours à partir du haut et il ne faut jamais confier une mission réformatrice à ceux assis sur la branche à couper, les recrutements de contractuels prévus dans la LTFP de 2019, arrivent bien à propos...

Ainsi, pour briser tout tentative de manque de zèle local, 300 directeurs sont en cours de recrutement par contrats de 3 ans (renouvelables une fois), auprès d’autres ministères ou dans le privé.
À cet égard, les profils recherchés pour pourvoir ces vacances d’emplois dans les directions de l’ENFIP, l’Allier, La Corrèze, La Réunion et la Meurthe et Moselle...) sont éloquents :
les candidats ou les candidates doivent disposer d’un fort potentiel à conduire les changements ainsi qu’à porter au plus haut niveau les ambitions et les valeurs de la DGFIP (?!) » Alors, après les énarques, allons-nous récupérer des « cost-killers » venant du secteur privé ?

De plus l’étau se resserre puisque la DGFIP a annoncé le 3 août, alors même que la liste complémentaire au concours n’a pas été appelée en totalité, le recrutement de 219 contractuels en catégorie C pour 2020 (de 1 an à 3 ans maximum), en fixant des quotas par directions.

Ces recrutements contractuels sont justifiés selon elle par le fait que « la DGFIP s’est engagée depuis plusieurs années dans de nombreux chantiers de modernisation, en vue de renforcer sa qualité de service »(!)

Le message est clair : le démantèlement de la DGFIP ne va pas assez vite et les agents en poste (tous grades confondus, semble-t-il) ou nouvellement recrutés par concours, n’ont pas les motivations et compétences requises pour assurer les missions ! Voire sont des gaulois réfractaires !

Pourtant les agents connaissent les besoins des usagers et les besoins de proximité, ils doivent être entendus !

La crise sanitaire actuelle démontre avec force combien nos services publics ont été indispensables face aux attentes des citoyens mais aussi des acteurs économiques. La crise a malheureusement aussi mis en évidence, combien le dogme des économies budgétaires a failli précipiter une catastrophe humaine. Il a fallu arrêter toute la vie économique pour permettre aux hôpitaux exsangues de sauver des vies, au prix de conditions de travail indignes pour leurs personnels.

Même le défenseur des droits a alerté sur les difficultés croissantes d’accès aux services publics, découlant notamment des fermetures de guichets, de la baisse des budgets et de l’illectronisme qui touche 13 millions de français.

Pourtant la direction générale – et malgré une crise sanitaire d’ampleur inédite dans laquelle le bateau DGFIP avance difficilement dans un brouillard opaque - met en œuvre : le tout numérique, la fin de l’accueil physique, la privatisation de l’encaissement des créances chez les buralistes, l’externalisation, les menaces sur les missions contrôle fiscal, cadastre, enregistrement, publicité foncière, fiscalité des particuliers et des professionnels, recouvrement, secteur public local, la fermeture de centaines de structures dès septembre 2020, la destruction systématique des droits et garanties des agents, la suppression de 5000 emplois de 2020 à 2022, l’augmentation des vacances d’emplois par manque de recrutement (notamment de titulaires par concours)..

le COM , c’est ça :
Au delà de l’habillage sémantique, il s’agit de privatiser à terme nos missions et pour cela le statut de fonctionnaire est en empêcheur de réforme, il faut donc avoir sous la main des personnels corvéables à merci qui n’auront pas le droit de défendre l’idée d’un service public de qualité et accessible à tous, étant en contrat à durée déterminée qui permettra de les remercier si besoin.

Alors, Monsieur le Directeur, permettez-nous de vous dire avec force :
« Nous sommes des agents mais aussi des citoyens attachés aux valeurs d’égalité et de service public accessible à tous. Le NRP, tel qu’il est conçu par la DGFIP, est la négation de ces principes républicains. »

Article publié le 30 septembre 2020.


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